Les funérailles écologiques : plus qu’une tendance, une nécessité
Une certaine conscience environnementale s’empare des préoccupations des Français.es depuis quelques années. Cela dépasse même le cadre de la vie, puisque beaucoup s’interrogent sur l’impact de leur décès sur notre planète. Même si les pratiques funéraires s’avèrent très encadrées et réglementées en France, une tendance se dessine peu à peu avec des alternatives plus vertes. Comment organiser des funérailles écologiques ? Tour d’horizon.
Les funérailles classiques : un impact méconnu sur l’environnement
Les pratiques funéraires traditionnelles en France – l’inhumation et la crémation – ont un impact important sur notre environnement… On compte jusqu’à 833 kg de CO2 pour une seule inhumation ! Et que dire de la crémation dont le procédé rejette une grande quantité de CO2 ? Cette méthode équivaut en moyenne à 3 % des émissions d’un Français sur un an – contre 11 % pour l’inhumation.
- Les impacts écologiques commencent dès les soins prodigués par le thanatopracteur pour la conservation du corps du défunt, avec l’usage de produit à base de formol. Ce produit pollue les sols et les nappes phréatiques lors de l’inhumation, et est rejeté dans les airs lors de la crémation.
- En parallèle, la construction de cercueils classiques demande l’abattage de nombreux arbres chaque année (11 millions d’arbres sains sont coupés, soit 30 000 km² de forêt en moyenne). On pense par exemple au choix d’un cercueil en bois exotique, dont la découpe et la fabrication entraînent un appauvrissement des sols et une pollution liée au transport.
- C’est sans oublier l’utilisation de clous et poignées métalliques, qui se décomposent très mal voire pas du tout.
- Enfin, l’entretien des cimetières, lorsque réalisé avec des produits chimiques et pesticides, pollue les sols et nuit à la biodiversité.
Les funérailles écologiques et zéro déchet : une tendance qui se confirme
Même si ces impacts environnementaux paraissent surprenants à première vue, ils illustrent très bien le choix de plus en plus de personnes pour des funérailles écologiques.
Par exemple, il existe certains cimetières en France, comme celui de Niort (79) ou d’Ivry-sur-Seine (94), qui proposent un espace funéraire écolo. Près de 1 500 m² de terrain entourés d’arbres sont destinés uniquement aux inhumations en pleine terre. Dans cet espace, aucune construction en surface, seules les stèles en bois aident à identifier les sépultures.
Fin de vie écoresponsable : une démarche complète
Mais les vraies révolutions en matière d’écologie funéraire se situent dans les pratiques. Désormais, pour des funérailles qui respectent l’environnement, chaque phase a son importance.
- Le choix du cercueil constitué d’essences de bois local.
- L’habillage du défunt avec du lin ou des fibres naturelles.
- L’absence de produits chimiques pour la conservation du corps.
- Etc.
Bref : tout est pensé en amont.
Les récipients contenant les cendres sont aussi revus à la sauce écologique avec une urne funéraire en carton ou en sable dans le cas d’une crémation par exemple, ou encore un cercueil en bambou pour une inhumation respectueuse de l’environnement. Le bambou est en effet plus résistant, plus robuste que l’érable par exemple.
Enfin, l’entretien des cimetières et des stèles se fait manuellement et sans pesticide pour ne pas perturber l’équilibre des sols.
De nouvelles pratiques funéraires, plus respectueuses des écosystèmes
Et que dire des rituels funéraires, qui changent également ?
On découvre ainsi plusieurs pratiques – dont certaines ne sont malheureusement pas (encore) autorisées en France :
- La promession : le corps du défunt est réduit en poudre en étant plongé dans un bain d’azote liquide à -196 °C. Cette poudre sert ensuite à fertiliser les sols. Procédé qui vient de Suède.
- L’humusation : ici, le corps retourne à la terre tel quel. Cette pratique est valable uniquement aux États-Unis.
- L’aquamation : crémation par l’eau (principe de l’hydrolyse).
Tandis que les prises de conscience concernant notre impact sur notre environnement se développent peu à peu, peut-être est-il intéressant de soulever la problématique de notre empreinte écologique au moment de notre mort… Oserez-vous y penser ?
Sources
Pour en savoir plus : https://www.servicesfuneraires.fr/wp-content/uploads/2018/07/fondation-sfvp-durapole-Verteego-Etude-environnementale.pdf