Quel composteur choisir ? 3 modèles pour se lancer

Comment choisir un composteur ? 3 modèles pour se lancer

Vous avez décidé de vous initier au compostage pour réduire vos déchets ? Bonne nouvelle, plusieurs types de composteurs sont à votre disposition pour vous accompagner à faire le bon choix. Dans cet article, nous allons comprendre comment ils fonctionnent et quelles sont leurs différences. Que vous viviez en ville ou à la campagne, vous avez la possibilité de composter vos déchets simplement et efficacement depuis votre domicile. Si vous ne savez pas comment choisir un composteur, vous êtes au bon endroit. Pour vous aider à faire le bon choix, nous allons voir 3 modèles pour se lancer dans le compostage.

1. Choisir un composteur tel que le bac bokashi pour la cuisine

Si vous êtes citadin, que vous vivez en appartement sans cour commune et sans balcon, rassurez-vous, il existe des composteurs adaptés à chaque environnement ! Dans ce cas précis, vous pouvez choisir le célèbre bac bokashi, idéal pour composter dans sa cuisine.

1.1 Qu’est-ce que le bac bokashi ?

Le compost bokashi ou bac bokashi est une méthode originaire du Japon qui se traduit plus ou moins comme ceci : « déchet organique bien fermenté ». Il s’agit du type de composteur le plus fréquemment utilisé dans les cuisines. 

Le conteneur bokashi s’apparente à une petite poubelle fermée par un couvercle. Il dispose d’un robinet d’où s’écoule le liquide issu de la fermentation. Pour fonctionner, ce composteur nécessite l’utilisation d’un activateur appelé : son de bokashi. Il s’agit d’un mélange de mélasse, de bactéries EMs (micro-organismes efficaces) et de son de blé. Il vous faudra recouvrir la grille située au fond du bac à l’aide d’un papier essuie-tout avant l’utilisation de l’activateur. 

Contrairement aux autres composteurs, ici la fermentation se fait en l’absence d’oxygène. Cette méthode n’émet pas d’odeurs, ni de méthane et permet la formation d’un compost riche en nutriments. Vous pourrez récupérer l’engrais liquide à l’aide du robinet et vous en servir pour nourrir vos plantes d’intérieur (après une dilution à 1 % car cet engrais est très concentré). 

Grâce à sa composition riche en azote, le compost agit comme un très bon accélérateur de croissance et de développement des plantes. Mise en garde : en choisissant ce composteur, il se peut que vous vous retrouviez avec un trop plein de compost. La meilleure solution reste d’en offrir à vos amis et voisins. Vous pouvez aussi vous renseigner auprès de votre mairie afin d’en mettre à disposition d’écoles, de parcs publics, de jardins privatifs ou dans un compost collectif.

Les déchets compatibles avec le bac bokashi :Ne sont pas autorisés : 
Légumes et fruits (agrumes y compris), épluchures,
Restes de viandes,
Épluchures de fromages,
Thé et sachets de thé (sauf nylon et étiquette),
Marc de café,
Fleurs fanées,
Pain,
Yaourt,
Restes de repas.
Les excréments des chats et chiens,
Les gros os,
Les liquides (huile, lait, vinaigre…),
Les médicaments,
Les plantes malades.

1.2  Comment utiliser le composteur bokashi ?

  • Pour utiliser le bac bokashi, il suffit de couper les restes et épluchures de légumes en moyens ou petits morceaux avant de les déposer dans le bac
  • Entre chaque couche de déchets organiques, il faut ajouter une dose d’activateur et bien tasser les déchets afin d’éviter de laisser trop d’air s’infiltrer. 
  • Comme expliqué plus tôt, la fermentation se fait en l’absence d’oxygène. C’est pourquoi il vaut mieux éviter d’ouvrir le bac trop souvent dans la journée. Un conseil : Rassemblez vos déchets dans un coin durant la journée et jetez tout en même temps le soir venu par exemple.  

En tassant correctement les déchets, le bac bokashi se remplit entièrement en l’espace de 15 jours environ pour une famille de 4 personnes. Mise en garde : lorsque celui-ci est plein, il faut patienter encore une quinzaine de jours avant de pouvoir utiliser le compost. C’est le temps nécessaire pour que les micro-organismes agissent correctement. Il est utile de posséder deux bacs plutôt qu’un seul pour continuer à composter les déchets organiques pendant ce laps de temps. 

Les points positifs :Les points négatifs :
Production d’un engrais liquide et d’un compost.
La fermentation n’émet pas de méthane.
Le compost conserve ses nutriments.
Ne dégage pas d’odeurs.
Facile d’utilisation.
Faible encombrement.
Le prix du bac aux alentours de 70 €.
Rachat tous les 4 mois du sachet d’activation d’environ 10 €.
Abondance de compost si vous n’avez pas de jardin.
L’achat d’un deuxième bac pour poursuivre le compostage.

2.  Faire le choix du lombricomposteur quand on a un balcon

Si vous habitez en appartement et que celui-ci dispose d’un balcon, le deuxième choix qui s’offre à vous est le lombricomposteur. Contrairement au bac bokashi, le lombricomposteur est offert gratuitement dans de nombreuses villes en France. Pour le savoir, il vous suffit de vous renseigner auprès de la mairie où vous vivez et de faire une demande. Le lombricomposteur est aussi avantageux si vous vivez dans une maison avec jardin. Les explications tout de suite. 

2.1 Le lombricomposteur, kézaco ?

Le lombricomposteur est une technique de compostage qui fonctionne grâce aux vers de compost. Les vers de compost viennent d’une espèce appelée Eisenia et n’ont rien à voir avec les vers de terre. Ce sont ces vers qui, en se nourrissant de vos déchets, assurent leur bonne dégradation (à la différence des composteurs dits “traditionnels” qui obtiennent un compost suite à une fermentation naturelle).

Le compost est le résultat de la digestion des vers de compost. Il s’agit de matières fécales noires semblables à du terreau et ayant une odeur d’humus.

Le principe du lombricomposteur est de permettre aux vers de compost de naviguer à travers la superposition de plusieurs bacs de compostage. Plus l’entreposage est important et dure longtemps, meilleur est le fertilisant présent dans le compost et l’engrais liquide surnommé : thé de compost ou encore lombrithé

Plus besoin d’acheter d’engrais pour enrichir vos plantes en pots d’appartement. Non plus si vous avez un jardin et souhaitez nourrir vos potagers ou plates-bandes de façon économique. Vous l’aurez compris, quelle qu’en soit l’utilité principale, le lombricomposteur est à peu près le seul composteur aujourd’hui qui s’adapte à différents environnements et lieux de vie. Si vous passez par la case achat, sachez qu’en fonction de sa capacité et du nombre des bacs, le prix d’un lombricomposteur varie en général de 40 à 200 euros. 

Les déchets compatibles avec le lombricomposteur :Les déchets déconseillés ou interdits :
Fruits et légumes et leurs épluchures,
Morceaux de papier (les moins imprimés possible),
Cartons,
Marc de café,
Sachet de thé,
Coquille d’œuf,
Pain et féculents.
Agrumes,
Viande, poisson, os,
Oignon, ail, échalote,
Les déchets gras,
Médicaments,
Excréments d’animaux. 

2.2 Le mode d’emploi du lombricomposteur

L’utilisation du lombricomposteur est relativement simple, car les vers font le plus gros du travail. Cependant, pour les aider dans leur tâche, quelques règles doivent être appliquées et respectées. 

Règle 1 : remuer les déchets organiques régulièrement. Contrairement au bac bokashi, ici l’aération est indispensable. L’oxygène aide les bactéries, les champignons et les vers à travailler correctement. Conseil : pour éviter de blesser les vers, l’utilisation d’une cuillère en bois est recommandée pour brasser le tas d’ordures. 

Règle 2 : surveiller l’humidité et la limiter en récoltant régulièrement le jus de compost. 

Règles 3 : effectuer une bonne rotation des bacs. Lorsque le premier bac est plein, il faut placer celui du dessous sur le premier et ainsi de suite jusqu’à ce que tous vos bacs soient pleins. C’est à ce moment-là que vous pourrez récolter le compost du premier bac.

Points positifs :Points négatifs :
Gratuit dans la plupart des villes, se renseigner auprès de la mairie.
Plutôt facile d’utilisation.
Ne dégage pas d’odeur.
Faible encombrement.
Requiert une surveillance assidue.
Écosystème fragile.

3. Choisir le composteur de jardin dans les grands espaces

Vous avez la chance d’avoir un jardin ? Participez à changer le monde en compostant directement sur votre terrain ! Différents modèles existent, en passant du composteur en plastique au composteur en bois, mais le principe reste le même. Vous pouvez mélanger vos déchets organiques aux feuilles mortes, aux résidus de tonte, etc. 

3.1 Comment composter dans son jardin ?

Avec ce type de composteur, on remplit le bac en alternant matières sèches (feuilles, cartons…) et matières humides (épluchures, herbe…). On veille à ce que le compost soit bien aéré, pas trop sec ni trop humide. La récolte du compost se fait tous les 6 mois ou plus. 

Si vous souhaitez réaliser vous-même un composteur de jardin, retrouvez comment faire à la fin de l’article !

Les déchets compatibles avec le composteur de jardin : Non autorisés :
Sachet de thé,
Marc de café,
Cartons non imprimés,
Papiers non traités,
Épluchures de légumes et fruits,
Fruits et légumes abîmés, 
Coquilles d’œufs.
Viande, poisson, os,
Excréments d’animaux,
Plastique, 
Verre,
Médicaments, 
Huiles. 

3.2 Composter en copropriété, si on se lançait ?

Si vous vivez en ville, vous pouvez proposer l’installation d’un composteur collectif dans votre copropriété. Cette approche est idéale si vous et plusieurs de vos voisins souhaitez réduire vos déchets. Qui sait, vous pourriez même inspirer d’autres immeubles à s’y mettre ?

Si votre syndic de copropriété prévoit l’installation d’un composteur collectif, il vous suffira chez vous de collecter vos déchets organiques dans un bac ou un sceau que vous irez déverser dans le composteur en commun. Pensez à vider votre bac tous les deux trois jours en été, une fois par semaine minimum en hiver. Les déchets ne doivent pas fermenter !

Le compost qui sera généré pourra être utilisé comme un très bon engrais pour vos plantes d’intérieurs ainsi que pour la végétation de votre cour commune. 

Avantages du compostage en copropriété :Inconvénients éventuels :
Lien social avec le voisinage.
Réduction des odeurs de containers.
Compost et engrais pour tous : jardin en commun et plantes d’intérieures.
Organisation à trouver avec les voisins.
Le coût du composteur, si non pris en charge.

Se lancer dans la fabrication d’un composteur

1. Créer rapidement un composteur en pot pour la maison

Le matériel nécessaire : 

  • 1 pot troué au fond ;
  • 2 soucoupes ;
  • du terreau.

Aussi simple que ça, le pot composteur est idéal pour le balcon d’appartement ou en intérieur ! 

Le mode d’emploi à suivre :

  1. Choisir l’emplacement idéal pour le pot composteur : rebord de fenêtre, balcon, au sol, etc. L’important est qu’il soit placé à l’ombre pour éviter d’éventuelles odeurs.
  2. Placer une soucoupe sous le pot. La soucoupe va permettre de récupérer le jus de compost qui servira d’engrais liquide pour vos plantes. 
  3. Placer le pot sur la soucoupe et le remplir d’un peu de terreau. (S’il s’agit d’un pot en plastique, vous pouvez créer d’autres trous d’aération supplémentaires sur la surface du pot.)
  4. Ajouter des déchets organiques d’origine végétale tels que les épluchures de légumes. Cela garantira un compost inodore. Fermer le pot avec la deuxième soucoupe.
  5. Mélanger de temps en temps le terreau et les déchets. Minimum 1 fois par semaine.
  6. Si le compost est sec, l’arroser pour qu’il reste humide. 
  7. Pour que le compost ne soit pas trop humide, récolter l’engrais liquide présent dans la soucoupe. (À diluer dans de l’eau avant arrosage des plantes.)
  8. Pour finir, un compost bien mûr se récolte après plusieurs mois et ressemble à un terreau très sombre ayant une odeur d’humus. C’est le signe d’un compost prêt à être utilisé. 
Les déchets compatibles avec le pot composteur :Les déchets non recommandés : 
Les épluchures de fruits et légumes,
Les fanes de légumes, les trognons,
Marc de café, thé,
Coquilles d’œuf,
Papier,
Carton.

Les épluchures d’oignon, d’ail, d’échalote,
Viande, poisson, os, arêtes, 
Plastiques, 
Verre,
Huiles, vinaigre,
Excréments d’animaux.

2. Fabriquer un composteur en palette pour le jardin : mode d’emploi simple

Si vous êtes bricoleur, il vous sera facile de fabriquer un composteur à partir de palettes recyclées. Conseil : trouvez un endroit plat dans votre jardin (pas trop loin de votre porte d’entrée pour éviter les allers-retours décourageants) et une exposition mi-ombre mi-soleil. 

Le matériel nécessaire

  • 5 palettes (4 palettes pour le tour + 1 palette pour le couvercle)
  • Du grillage avec des mailles de 13 mm
  • 8 équerres en métal
  • 2 charnières
  • Pointes et vis à bois cruciformes de 45 mm

Fabrication en 7 étapes

  1. Installer deux palettes en angle droit. Visser une équerre en haut à environ 15 cm et une autre 15 cm plus bas. 
  2. Répéter la même opération avec la troisième et la quatrième palette. 
  3. Une fois le carré bien formé, fixer du grillage bien tendu sur les parois internes des palettes. 
  4. Pour fabriquer le couvercle : démonter les planches de la cinquième palette. Garder deux montants. Poser les montants sur le composteur et scier le bois qui dépasse de l’extérieur du composteur (de façon à avoir un couvercle qui ne soit pas trop grand, mais parfaitement adapté). 
  5. Faire la même chose avec les planches (elles doivent recouvrir le composteur sans le dépasser). 
  6. Fixer les planches sur les montants en les espaçant de 3 millimètres d’écart maximum. Il faut que les planches soient suffisamment serrées pour contrer la pluie, mais légèrement espacées pour que l’aération et l’humidité soient possibles. 
  7. Visser les deux charnières restantes.

Vous êtes prêt(e) à vous lancer dans l’aventure du compostage !

Adopter un composteur, c’est apprendre à valoriser ses déchets domestiques. C’est rendre à la terre ce que la nature nous a offert. En respectant les étapes essentielles qui génèrent un compost riche en nutriments et un engrais liquide de qualité, vous participez à régénérer les sols tout en réduisant les déchets de notre environnement. La planète ne peut que vous dire merci !

Rédigé par Amandine Jandrieu

Sources:
https://jardinage.lemonde.fr/dossier-3326-bokashi-composteur-cuisine-urbains.html
https://jardinage.lemonde.fr/dossier-635-lombricompostage-recyclez-dechets-lombricomposteur.html
https://jardinage.lemonde.fr/dossier-860-fabriquer-propre-composteur-palettes.html
https://www.energies-nouvelles.net/comment-bien-utiliser-lombricomposteur/

https://www.aujardin.info/fiches/comment-faire-compost.php
https://www.semeralafolie.com/composteur-appartement/

https://duflair.com/blog/comment-faire-du-compost-en-copropriete-duflair-com

1 Comment
  • José relland
    Posted at 10:51h, 18 février Répondre

    Bonjour, merci de cet excellent et complet partage.
    Je suis, désormais, dans le cas du chapitre 3.2 (copropriété).
    Je vais donc arrêter d’utiliser notre composteur individuel (chez de la famille) pour utiliser le composteur partagé installé à proximité de notre copropriété :).

    Ces composteurs partagés, de « quartier » ou de « pied d’immeuble », présentent l’avantage de s’affranchir de la mise en œuvre de matériel et de la gestion du compost. Un frein pour certains qui sont intéressés par la réduction des déchets et qui ne souhaitent pas s’investir dans ce type de travail.
    De mon côté, je serais référent de ce composteur partagé :).

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