Femme assise sur une pile de livres

Solutions solidaires pour vider rapidement sa bibliothèque

Votre appartement est une annexe de la bibliothèque du Trinity College ? Votre moitié aimerait bien pouvoir atteindre la porte du frigo sans se cogner le gros orteil dans l’un de vos échafaudages de livres ? Il existe peut-être une solution pour vous : le tri par le vide.

Comment ça, vous ne voulez pas jeter vos précieux ? Voyons, il n’en a jamais été question ! Hormis cette option, vous pouvez également les vendre ou les donner. Vous trouvez ça assommant ? Pourtant, un livre qui a une nouvelle famille libère de la place sur vos étagères, et là, je suis sûre que vous voyez où je veux en venir…

Maintenant que j’ai votre attention, les lignes qui suivent vont très probablement vous intéresser. Entre autres choses, vous allez découvrir que vous n’êtes pas seul à échafauder des montagnes de bouquins, lus ou pas d’ailleurs. Mais surtout, vous allez comprendre comment désencombrer votre bibliothèque intelligemment, tout en faisant votre part de petit colibri. Le propos n’est pas non plus de tendre vers un minimalisme de la terreur, mais simplement de faire un pas vers une démarche plus responsable pour l’environnement (et du même coup vers une paix amoureuse durable !).

Un tri s’impose

Lors d’un tri, trois solutions s’offrent à vous, y compris celle que tous les amoureux des livres condamnent : jeter. Il ne vous reste donc que deux solutions : les vendre ou les donner. Mais avant de vous lancer dans les démarches, trions ! Comme tant de bibliophiles avant vous, vous avez empilé des romans un peu partout. Deux solutions :

  • Employer la méthode de Marie Kondo, à savoir : regrouper toutes vos lectures à un seul endroit puis déterminer s’ils vous mettent en joie ou pas.  
  • Procéder pas à pas, étagère par étagère, en stockant dans un carton tous les ouvrages que vous ne souhaitez plus garder. Que les livres soient lus ou non ! Que celui ou celle qui n’a jamais acheté un roman pour se rendre compte des années plus tard qu’il n’est toujours pas lu, jette la première pierre.

Donner ses livres

Pourquoi faire don de ses bouquins, c’est bien ?

Sans conteste, donner vos livres est la plus intéressante des solutions pour désencombrer votre bibliothèque. 

  • Vous videz vos étagères en un temps record. Pas besoin d’attendre qu’une personne soit intéressée par votre livre sur un site de vente, décide de l’acheter, négocie le prix (un ou deux centimes d’euros, c’est toujours ça de gagné ma bonne-dame !). Mais ce n’est pas fini ! Il vous reste à faire le paquet et attendre que l’acheteur le reçoive, pour qu’enfin la somme soit débloquée sur votre compte. Que de temps passé pour ces malheureux 1.50 € ! 
  • Vous faites une bonne action, ce qui est gratifiant pour votre estime personnelle. Ainsi, vous participez à la réinsertion de personnes en difficulté, vous offrez du bonheur à des malades, vous soutenez des entreprises bienveillantes.
  • Vous faites un pas supplémentaire dans le désencombrement de votre home sweet home.
  • Enfin, au travers de ce recyclage, vous faites votre part de petit colibri. La Terre vous en remercie. 

Où donner ses livres ?

 De plus en plus d’initiatives voient le jour, aussi bien sur le net que dans la vie. 

  • Vous pouvez bien sûr faire don de vos livres à des associations, des bibliothèques, des maisons de retraite, des hôpitaux, etc. 
  • Vous pouvez vous renseigner sur Points-lire. C’est un annuaire qui recense les lieux dans toute la France, pour déposer vos romans d’occasion. 
  • Il y a également les dinosaures du don, tels le Secours populaire ou Emmaüs. Ce dernier a un e-shop et un site de dons : Trëmma
  • Parmi les projets remarquables : Recyclivre est une idée à suivre. Ce site de vente de livres d’occasion récupère les ouvrages pour leur donner une seconde vie. L’entreprise travaille avec des partenaires responsables. Pour chaque vente, elle reverse une partie des bénéfices en faveur de l’illettrisme. 
  • Livrenpoche est une entreprise d’insertion à but non-lucratif. Elle trie et répare les livres pour les revendre sur le site. Ceux qui ne peuvent pas être réemployés sont recyclés. Vous profitez d’un catalogue très diversifié pour acheter des livres d’occasion à prix intéressant. Ah pardon ! Vous ne voulez pas remplir votre bibliothèque en flânant dans les rayons, mais la vider… Alors, reprenons !
  • L’application Book Village, en plus de vous permettre de vendre vos livres, propose une option don. Chose intéressante, vous avez également la possibilité de prêter des romans. Innovant, non ?
  • L’application Geev est une autre possibilité digitale pour offrir vos livres, et tout autre objet de la maison qui vous encombre. 

Les boîtes à livres

L’idée la plus impactante reste la boîte à livres. La preuve : en quelques années, ces microbibliothèques ont poussé un peu partout dans le monde. 

Le principe est simple : vous déposez vos livres de tous formats dans cette toute petite bibliothèque, très souvent située dans un lieu public. Et c’est tout. Bien sûr, vous pouvez également en emprunter. Les boîtes à lire peuvent prendre toutes sortes de formes, de la simple caisse, à l’armoire, en passant par la cabine téléphonique. Peu importe, elles véhiculent un message solidaire et écolo et propagent la culture. Les boîtes à livres participent à l’économie circulaire. 

  • Ces toutes petites librairies de rue ont poussé comme des champignons. Pour trouver la plus proche de chez vous, rendez-vous sur le site collaboratif de la Boîte à lire. La ville de Troyes, comme beaucoup d’autres municipalités, a mis à disposition des microbibliothèques : une cabine téléphonique place Galliéni, un arbre à livres dans la galerie d’un supermarché, une boîte à lire gourmande au marché couvert, etc. Il n’y en a pas moins de 7 indiquées sur le site, permettant aux Troyens de déposer ou prendre des ouvrages.
  • Le site collaboratif Zone.livres recense également les boîtes à livres sur la France.

Vendre ses livres

Dans la vraie vie, il n’est pas très rentable de vendre ses livres – poches, albums ou autres – à un bouquiniste. Vous avez quelques chances, lors de vos balades dominicales, de brocanter l’un d’entre eux, si vous êtes dans un jour faste. Un moyen bien plus simple existe : internet. Deux types de sites permettent de revendre ses ouvrages. 

  • Les sites ou applications de vente entre particuliers, sur lesquels vous pouvez revendre vos romans à petits prix. Par exemple : Book village, Vinted, Le bon coin, Market Place, etc. 
  • Les sites de rachat professionnels type Gibert, Vendre-livre, Kiwibook, Momox, etc.

Astuce : sur votre annonce, vous pouvez même mettre le livre “gratuit” et juste laisser les frais de port à la charge de l’acheteur.

Astuce bis : il existe des tarifs postaux spécifiques pour les livres (jusqu’à 2 kg). Ils sont moins chers qu’un envoi classique.

Peu importe la solution qui vous convient le mieux, soyez conscient que vendre vos livres est un travail lourd – avez-vous déjà porté un carton de livres ? – et laborieux. De plus, il est triste de reconnaître que même si vous chérissez vos romans comme une poule ses poussins, pour beaucoup ces objets de papier sont encombrants. Le retour sur investissement sera donc minimum par rapport à la logistique élaborée que vous aurez mise en place. 

Femme assise sur une pile de livre : une bibliothèque à désencombrer !

Lutter contre le tsundoku

Une étrange manie

Le livre a l’air d’une petite bête sauvage, mais lorsque vous avez réussi à l’apprivoiser, vous pouvez rapidement être atteint de bibliophilie, voire peut-être du terrible virus du tsundoku. Oui, ce mot vous fait penser au sudoku, mais la ressemblance s’arrête là. C’est une pathologie bénigne qui pousse le lecteur compulsif à acheter puis empiler ses romans dans tous les coins de la maison. L’histoire ne précise pas si ledit lecteur pense réellement trouver le temps de lire ces œuvres un jour… Ou pas. 

Hors, avec la prise de conscience écolo-minimaliste qui secoue le monde, et l’étroitesse de votre logement, il est temps – entre autres choses – de faire un peu de tri dans vos possessions livresques. Soyez conscient qu’un jour ou l’autre, vous allez devoir vous débarrasser de vos tours de Pise en papier. 

L’impact écologique du livre

Même si la cause est noble, ne vous voilez pas la face : l’industrie du livre a un impact certain sur l’environnement.

Entre le papier, l’eau, les énergies utilisées et le transport, l’édition d’un livre n’est pas des plus écologiques ; sans compter l’incidence sur la santé. Et le livre numérique n’est pas forcément mieux. C’est l’une des raisons qui fait que le marché de la seconde main se démocratise.

Alors, même si le choix semble cornélien : « Acheter ou ne pas acheter de romans neufs », là n’est pas la question. Acheter des livres neufs n’est pas du « gaspillage ». Évidemment que les auteurs ne se nourrissent pas que de bons mots, et que le cerveau humain a besoin d’être stimulé. C’est pourquoi il est intéressant de réfléchir à sa façon de consommer les livres. Entretenir son côté tsundoku tout en se procurant des livres de façon plus responsable, la question mérite réflexion.

Lire de façon écoresponsable

À la lecture de ces astuces solidaires, vous envisagerez probablement votre consommation livresque différemment. S’intégrer à l’économie circulaire est un bon moyen de faire des économies et d’éviter de surcharger vos étagères. 

  • À moins d’avoir l’envie urgente de vous procurer un roman bien spécifique, vous attendrez qu’il soit disponible dans votre médiathèque. 
  • Vous pourrez aussi établir un système de prêt avec vos proches. 
  • Ou mettre en place une boîte à livres dans votre quartier, si ce n’est pas déjà fait. 
  • Pour rassasier votre bibliomanie, vous surferez sur les sites de romans d’occasion.
  • Ou mieux encore, vous instaurez une balade vers la microbibliothèque la plus proche. 
  • Et soyons fous, vous pourrez même partir en exploration vers d’autres boîtes à lire plus lointaines et sauvages… 
  • Dernier recours, si vous aimez vos livres d’amour et que vous en séparez vous déchire le cœur : recyclez-les dans la décoration de votre salon.

 En tout cas, ce tri pourrait être un premier pas vers une démarche zéro déchet, pourquoi pas ?

Rédigé par Céline Lorenzi.

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